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  • charlotte6127

Chronique d’un Covid ordinaire


Un soir de tournage à Orléans, Elma et moi-même décidons d’aller manger une belle entrecôte. Sitôt dit, sitôt trouvé, sitôt commandé. Servis peu après, nous attaquons la bête avec des couteaux de compétition. Je coupe un beau morceau et le trempe dans une appétissante sauce au poivre. A cet instant, alors qu’Elma était en avance de deux ou trois bouchées, je continuais à mastiquer saisi par une angoisse sourde : j’avais perdu le goût. Comme ça, brutalement. Le responsable a été vite identifié.





Un désert de sensations...


Pour ne pas inquiéter mon convive, et par respect des consignes de l’enfance - « Tu finis ce qu’il y a dans ton assiette ! » - je termine donc le plat dans l’angoisse. Le lendemain, nous rentrons assis dans le train à bonne distance les uns des autres, qui heureusement n’ont rien attrapé. Et commence la semaine du carton. Allez-y messieurs dames ! La harissa ? Carton. La soupe ? Jus de carton. Les légumes ? Fibres de carton, etc … Pas de goût pendant une dizaine de jours, et peu à peu, le café fort se fait sentir, les odeurs « proches » reviennent. S'ensuit une semaine de grande fatigue, donc repos, et cure de vitamines.


Avant le retour des beaux jours


Et puis un beau jour, après avoir été testé enfin négatif, me voici arpentant les rues de ma petite banlieue, et soudainement, je réalise que je viens de passer devant un fleuriste ! Je m’arrête, reviens sur mes pas … - « On peut vous renseigner Monsieur ? » - « Non non, je regarde », dis-je. À ce moment précis passe une jolie femme pressée, au téléphone, qui exhale un parfum oublié, voire inconnu depuis un mois.


Une très belle journée commençait.

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